mercredi 27 février 2013

Retour sur les Oscars 2013

Seth MacFarlane à l'animation des Oscars, qui ne tentera
 pas de renouveler l'expérience l'an prochain.
"No Way !", a-t-il répondu sur son compte twitter.
Y'en a-t-il beaucoup qui parmi vous avez suivi attentivement la cérémonie des Oscars dimanche dernier ? Si oui, je parie que pour plusieurs d'entre vous, la raison était à cause de Seth MacFarlane à l'animation. (Ai-je besoin dans un blog pour geeks de vous le présenter ? Je ne crois pas !)
 Je n'ai pas pu regarder comment s'est déroulé la soirée, sieste avant d'aller travailler de nuit oblige. (Une chance que YouTube existe pour y remédier !) Mais j'ai lu énormément de compte-rendus par ci par là, des réactions sur Facebook, twitter et autres blogs et j'ai dû me rendre à l'évidence: Seth est loin d'avoir fait l'unanimité pour son style d'animation. Bien sûr, il serait facile de répondre à tout cela: "Vous avez engagé Seth MacFarlane, à quoi d'autre vous attendiez-vous de sa part ?" 

Justement, les États-Unis sont peut-être un des pays les plus hypocrites quant à sa façon de promouvoir sa culture et entre briser la tradition tant chérie de l'Académie et tendre la main à la modernité dans l'espoir de prouver que le commun des mortels s'intéresse encore à la cinématographie, il y a un pas qui semble infranchissable... ou plutôt un mur entre ces deux mondes. Les détracteurs de MacFarlane pourront lui reprocher ce qu'ils voudront, la personne désignée à l'animation des Oscars a vraiment une tâche ingrate et Seth a juste essayé de casser la glace... en sortant un montage de son crû de poitrines d'actrices, We saw your boobs !

Outre la performance de Seth, ce qu'on a retenu de cette soirée, c'est davantage les frasques de Jennifer Lawrence (qui soit dit en passant sera de passage dans la province au printemps pour reprendre son rôle de Mystique dans X-Men: Days of Future Past), le défilé des robes de hauts couturiers et la remise du trophée pour le meilleur film remis par Michelle Obama. On a parlé de tout ce qu'il y avait autour de la soirée sans s'intéresser d'abord et avant tout aux lauréats de cette soirée et au cinéma avant tout.

Je me permets ici un parallèle entre un sujet de ce blog dont Julien traite souvent et le manque d'intérêt pour le 7e art. (Pour vous remettre en contexte, je vous conseille de lire ou relire Le "cosplay-centrisme"... Les néo-otakus arrivent! et Est-ce que c'est seulement moi ou? )En gros, Julien a observé le phénomène de plus en courant dans lequel le cosplay a pris le dessus sur la passion pour l'anime, en d'autres termes, on s'intéresse plus à la forme qu'au fond. Cette tendance ne semble pas que s'être restrainte aux otakus, mais bien également aux cinéphiles. Voici le constat dans lequel le chroniqueur Marc Cassivi de La Presse en arrivait dans son article:


"On a parlé de géopolitique, de potins, de misogynie, d'abus de Botox, de blagues de mauvais goût, de Star Trek, de problèmes de canalisation et abondamment de robes - le «tapis rouge» des Oscars doit être le défilé de mode le plus médiatisé de la planète -, mais on a très peu parlé, il me semble, de cinéma.
Certains s'intéressent davantage au spectacle de la mi-temps qu'au match du Super Bowl. Le lendemain, on n'oublie pas pour autant le sport. Hier, on parlait de tout ou presque, sauf des films. De tout ce qui entoure les finalistes aux Oscars, de quel designer les a habillés, mais très peu de leur oeuvre.
Cela témoigne, à mon sens, pour oser un peu de psychologie à cinq sous, d'une tendance généralisée à accorder plus d'importance à la forme qu'au fond. L'accessoire importe plus que ce qu'il accompagne. Je m'égare, sans doute, mais je ne peux m'empêcher de poser cette question galvaudée: et la place de l'art, dans tout ça?"
Il faut effectivement se poser la question: quelle est la place de l'art dans tout ça ? Personnellement, j'ai le goût de répondre: Tant et aussi longtemps que des films comme Battleship et The Last Exorcism, Part 2, que des producteurs comme Micheal Bay ou des acteurs comme Kristen Stewart continueront de polluer nos écrans (merci aux Razzies Awards de dénoncer ces abominations !), je continuerai de dire à Hollywood d'arrêter de jouer les hypocrites et qu'ils n'ont ce qu'ils méritent. Mais comme on cherche toujours à plaire à la masse, est-ce donc vraiment ce que la masse réclame ? Ou réclame-t-elle comme moi un juste milieu entre un film de divertissement et du grand 7e art ?

Sur ce, je me permets de féliciter les nominations pour nos artistes québécois et de dire bravo au film Rebelle (de Disney, pas le québécois !) pour l'Oscar du meilleur film d'animation et à Quentin Tarantino et Christopher Waltz pour leurs trophées reçus pour Django Unchained.

Vous, si vous deviez remettre ces prix dans les mêmes catégories, à quels films les auriez-vous remis ?

Les paris sont ouverts sur qui devra animer les Oscars l'an prochain. Selon vous, est-ce qu'on assistera au retour de Billy Cristal ou essaiera-t-on une nouvelle tête ?

Là-dessus, bonne semaine et bon cinéma !



Source: Oscars et autres accessoires. Marc Cassivi, La Presse, 26 février 2013.