*insérez musique du Parrain*
Que diriez-vous si on vous disait qu’il existe une loi du silence dans le monde des conventions au Québec?
Avant de partir en spéculations, je vous dirais que ce n’est pas ce que vous pourriez croire. On ne parle pas ici de détournements de fonds, de corruption ou de fraude. L’industrie des conventions est relativement propre à ce niveau. Je n’ai que très rarement entendu parler de ce type de cas. Et généralement, quand il y a de tels manques, cela tient plus de la méconnaissance des règles et lois encadrant les organismes sans but lucratif que de la malhonnêteté. Je vous invite d’ailleurs à consulter le site du Registre des Entreprise du Québec à ce sujet.
Non. Ce que je dénonce aujourd’hui, c’est le climat digne des écoles secondaires qui règne chez les organisateurs de conventions. On parle ici d’intimidation, de harcèlement, de chantage, d’exclusion et même de racisme… et du fait que très peu sont prêts à dénoncer la situation, encore moins à la combattre.
Je vous parlais dans mon éditorial précédent; Le monde des conventions vu par l'extérieur...,de ces merdeux qui sont un cancer dans le milieu. Si vous me permettez de me citer moi-même: "Des gens qui ne foutent rien et détruisent le travail des autres au lieu d'avancer positivement... Tout ça pour avoir toute l'attention sur eux/leur événement et combler une espèce de besoin pervers...". Le problème est que cette minorité de personnes est belle et bien présente et décourage beaucoup de gens qui sont là pour les bonnes raisons...
Comment cela se produit-il?
À l'interne des conventions
C'est le festival du chantage et des coups de poignard dans le dos. Généralement, c'est une personne qui va décider d'entrer dans l'organisation de la convention, non pas pour partager une passion, mais pour se mettre de l'avant. Que ce soit volontairement ou non à ce point n'est pas vraiment important. Les problèmes vont commencer relativement rapidement par des crises de diva quand la dite personne n'a pas ce qu'elle veut et non pas ce qui est bon pour les festivaliers ou la conventions. "Foutez ces bébés dehors", me direz-vous sans même y réfléchir à deux fois... Eh bien, ce n'est pas si simple que ça. Les geeks et les otakus en particulier sont une communauté tissée très serrée, tout le monde se connaît de près ou de loin. À moins d'avoir un dossier en béton armé contre la ou les personnes, vous ne pouvez les mettre au pas ou dehors sans conséquences. L'onde de choc risque de se ressentir (ces personnes sont très actives sur les médias sociaux et sont très influentes en général dans leur entourage) et votre convention risque de perdre un peu de son prestige.
Il ne faut pas sous-estimer le fait que la plupart des gens sont trop timides ou ont trop peur d'être exclus ou ciblés pour se plaindre des agissements des fauteurs de trouble et même de perdre des amis s'ils le font. Qui a réellement le goût d'être la prochaine victime? Souvent, il arrive même qu'un fauteur de trouble devienne un leader (négatif) dans l'équipe et crée une clique. Sans vouloir traiter les gens de moutons, beaucoup de personnes vont avoir tendance à suivre quelqu'un qui a une certaine prestance. La personne va donc commencer à imposer ses vues et à prendre beaucoup de pouvoir dans l'équipe. Plus sa clique va grossir, plus son pouvoir va augmenter, plus les gens auront peur de se plaindre et commencera alors un pseudo règne de terreur avec tout le chantage et le harcèlement qui viennent avec.
Et si quelqu'un a le malheur d'essayer de mettre des bâtons dans les roues de cette personne, il risque de se produire un clash dans l'équipe de la convention. S'en suivra beaucoup de luttes intestines, de chantages, de sabotage et de coups de poignard dans le dos, de harcèlement et même de diffamation en public et sur les web. Tout pour planter et faire quitter ceux qui lui font obstacle. Je peux vous nommer au moins 3 conventions qui sont nées de telles divisions ou qui connaissent actuellement ce genre de problèmes.
Trois possibilités de scénarios par la suite:
- La personne va finir par être malgré tout mise à la porte et tout se termine bien.
- La personne est mise à la porte et s'en suit encore plus de problèmes et de drame.
- La personne reste et elle et sa clique finissent par prendre toute la place et à faire la loi.
J'ai même personnellement vécu la 2 et s'en suivi:
- diffamation et médisance
- harcèlement via les réseaux sociaux et dans la communauté (dans les magasins clubs et endroits ou les otakus de la ville se rencontrent)
- sabotage lors de l'événement causé par l’individu et son groupe d'amis
Cela a eu pour conséquence de faire quitter plusieurs membres clés et de mettre l'événement à genoux pendant un certain temps avant que l'équipe ne se renouvelle, sans parler de toute l'onde de choc dans la communauté. N'oubliez pas que les organisateurs sont bénévoles et le font par plaisir et passion ! J'ai même personnellement vu et/ou vécu du sabotage de logiciels qui assurent le bon fonctionnement de la convention et même du sabotage de sites web avec des virus ou un malware.
La situation 3 est malheureusement un classique aussi. La personne et sa clique finissent par prendre tellement de place et tuent tellement l’ambiance que beaucoup partent, lui donnant encore plus de pouvoir pour carrément tasser les autres qui restent et qui ne sont pas d'accord avec elle... et ça, dans de grandes conventions. Dans ces cas, ce sont toujours les festivaliers qui écopent car ça déstabilise les fondations de l'évènement. La situation 3 a même apporté dans deux cas séparés des tensions raciales entre nos deux communautés linguisitques canadiennes (française et anglaise). Dans le premier, la convention a fini par exploser et disparaitre et dans le deuxième, les francophones ont, à toute fin pratique, été purgés de la haute direction et de l'organisation de la convention.
Ce qui nous amène à...
Entre les conventions:
Vous pensiez que ça se terminait à l'interne ?
Ou encore, certains membres d'une convention Y ont appelé les festivaliers à boycotter la convention Z pour avoir défendu la convention X et les avoir fait mal paraître, ce qui a résulté en une baisse d'achalandage de la convention Z.
Plusieurs raisons motivent cette lâcheté: la peur de perdre des amis ou d'être exclu(e), ou simplement la passion pour leur projet ou la peur de faire tomber le statu quo, car dénoncer pourrait amener plus de problèmes.
Moi je dis assez!
- Assez de protéger vos "amis" par peur d'être le prochain à recevoir les calomnies de ceux qui vous reprocheront de vous être tenu debout pour vos convictions. Ce n'est pas de l'amitié ! Vous valez mieux que ces personnes.
- Assez de ne rien dire pour éviter d'empirer la situation. Ça n'ira jamais mieux !
- Assez de cautionner des actes bas et dégueulasses parce que dans le fond ça pourrait tellement être pire... Vous les encouragez à descendre plus bas encore !
- Assez de donner la bénédiction à n'importe quel diable parce qu'il vous donne une convention. D'autres peuvent le faire et encore mieux !
- Assez de vivre dans la peur du prochain drame ! Organiser une convention, c'est un hobby et ça devrait être plaisant !
Je le dis. Geeks et organisateurs de convention du Québec, insurgez-vous contre ce genre d'attitude et de pratiques et dénoncez-les!!! Il faut que ça cesse. Il faut que les passionnés reprennent le contrôle de vos conventions et non pas les divas. Il faut éviter la mort de la scène des conventions !
P.S. Si le chapeau vous fait, mettez le.
*Merci à Marie-Camille Carrier pour l'édition du texte et pour l'aide à la rédaction.